Les 2 et 3 avril 2005, deux journées scientifiques intitulées Subjectivation, un nouveau point de vue en psychanalyse ? se sont déroulées à Paris à la Maison de la Mutualité. Raymond Cahn, Catherine Chabert, François Richard, René Roussillon et Steven Wainrib, membres du comité scientifique, en étaient les maîtres d’œuvres. Le Carnet/PSY a veillé à l’organisation de l’événement. Deux publications complémentaires témoignent et prolongent les passionnants débats engagés à cette occasion :
- un livre collectif : La subjectivation chez Dunod dans la collection Inconscient et Culture sous la direction de François Richard et Steven Wainrib (mai 2006) ;
- ce dossier À l’aube de la subjectivation dont l’intitulé reprend celui d’une table ronde que j’ai eu le plaisir de modérer. Sont rassemblés ici les deux communications initiales du congrès et quatre textes originaux. Ce recueil se focalise essentiellement sur la genèse de la subjectivation. Il souhaite impulser un questionnement sur les modalités et les conditions d’émergence de la subjectivation dont cette série de propositions constitue la première esquisse.
Raymond Cahn, avocat pionnier de cette notion à partir de la clinique adolescente, inaugure ce dossier. Il montre combien la définition de ce concept recoupe au plus près les enjeux cliniques et techniques contemporains de la cure type et, plus largement, des nombreuses pratiques psychanalytiques qu’elle unifie.
Steven Wainrib, fervent militant de la subjectivation, la défend avec conviction comme un apport théorico-clinique innovant. Elle permet selon lui de dépasser l’opposition traditionnelle entre le pur intrapsychique et l’in-tersubjectif au profit d’un va-et-vient où le sujet se constitue dans la position d’un metteur en scène qui adviendrait d’emblée de la réalisation de son scénario. Dans cette optique, il considère le travail psychanalytique comme une “métasubjectivation” où se symbolisent après-coup…