Il n’y a pas de médiation culturelle, dans ce qui nous occupe, le soin, parce que la seule médiation est la médiation relationnelle et que, à ce compte, tout y est travail de culture.
Ce mot de « culture » est donc à entendre comme « mise en culture du sens de Soi », soit la perspective que l’adolescent en souffrance puisse mieux cultiver ses propres jardins, et un beau jour sans nous. Mais est-ce à dire que tout est culture ? Dans un dispositif institutionnel, oui, même si le risque apparaît, sinon d’un certain relativisme, surtout celui de devenir des adultes trop suiveurs des patients, manquant de limites et, par là, séducteurs. Il vaut mieux entendre : tout doit faire culture, ce qui désigne bien la nécessité d’un travail certain. Cependant, cette interrogation de la séduction se révélant toujours centrale, posons immédiatement que séduction ne signifie pas trauma (encore), emprise, si elle vise non pas le narcissisme du soignant, mais si elle est séduction envers le plaisir de fonctionnement du patient et de sa famille, par exemple la capacité de celle-ci d’être en lien autant que de faire des liens. Séduire, dans le travail institutionnel, c’est donner le moyen au patient, à sa famille aussi, de se plaire à lui-même, à elle-même, aimanter le sexuel - ou le trop de sensuel par carence du tendre - pour l’infléchir vers la constitution, ou reconstitution, d’une qualité certaine d’autoérotisme, ce plaisir à faire, à se sentir faire, cheville ouvrière du transitionnel.
La vraie question pour le dispositif thérapeutique c’est, sur le fil de la séduction, comment on se prête, comment on s’accorde à la complexité de l’adolescence impactée par diverses difficultés, par la pathologie et que, par exemple, c’est la famille entière…