Vu et entendu à la télévision : un reportage où l’on interroge des enfants sur ce qu’est une fille, un gar- çon, en quoi ils sont pareils ou non.
Avec le sérieux qui caractérisent les enfants, ils cher- chent :
-Les filles portent des jupes, les garçons, non.
– Mais non, il y a des pays où les hommes aussi por- tent des jupes.
– Les filles font les bébés.
– Pas vraiment, car les hommes aussi ont des bébés. – Les filles ont des cheveux longs et les garçons des cheveux courts.
– Ah, ben non, tu vois bien qu’il y a des filles avec les cheveux coupés et des garçons avec des cheveux longs.
– Ils jouent pas au mêmes jeux.
– Enfin ! Les garçons ont bien le droit de jouer à la poupée et les filles avec des camions.
-Ils font pas les mêmes métiers plus tard.
– Non, pas vrai, les femmes peuvent faire tous les métiers et les hommes aussi.
-Les filles deviennent des mamans et les garçons des papas.
– Ah…
Voilà les adultes perplexes à leur tour, ne sachant que répondre. Car même cette différence ne tient plus avec le projet de loi sur le mariage homosexuel et l’adoption par des couples homosexuels où il n’y a plus de « père » et de « mère », mais des parents. Va-t-on les empêcher de dire « maman » et « papa », et leur demander de parler comme le texte de loi de «parent1»et«parent2»?
A la fin du reportage, un consensus se fait pour conclure que la seule différence qui tienne, c’est que les femmes portent les bébés dans leur ventre. On se dit : pour combien de temps encore ?
Mais comme notre société est paradoxale en tout, les politiques commerciales vont dans un sens complè- tement contraire. Dès que vous entrez dans un magasin pour enfants, quel que soit l’article que vous demandez (un vêtement, soit, mais un vélo, une paire de bottes, un cartable, un œuf Kinder…), on vous demande d’emblée et inévitablement : « C’est pour une fille ou un garçon ? ».
Va comprendre qui pourra !
Et les enfants ont bien du mérite de s’y retrouver.