Que sait-on des problématiques limites de l’enfance ? Qu’elles se situent entre névrose et psychose… qu’elles peuvent être graves ou moins graves… sont souvent associées à des passages à l’acte… et connaissent des points de jonction avec les pathologies issues d’autres classifications telles que le TDAH (trouble de l’attention avec hyperactivité) ou les TOP (troubles oppositionnels) …
Un grand flou entoure cette vaste entité des « états-limites » du point de vue de la psychopathologie psychanalytique de l’enfant, alors même que la majorité de nos petits patients s’y inscrivent1.
Ce flou n’est d’ailleurs sans doute pas étranger au succès montant des nouvelles classifications nosographiques de l’enfance, dorénavant massivement infiltrées par la pharmacologie (abord descriptif des symptômes dans le DSM-V) et les neurosciences (appréhension cognitive des troubles psychiques). Ces deux approches niant ce qu’éclaire de façon lumineuse la psychanalyse lorsqu’elle nous enseigne qu’au départ, le bébé naît en quelque sorte aliéné, non structuré, et que c’est au gré de ses rencontres quotidiennes avec un environnement mature et sain, qu’il parviendra peu à peu à accéder au réel et aux enjeux de construction de ses différents stades de développement4. Elle nous dit également que face à une trop grande frustration affective, l’enfant pourra rester « fixé » dans son fonctionnement actuel. Ces fixations, qui l’empêcheront de grandir tout à fait, pourront alors prendre des contours extrêmement variables, touchant à toutes ses fonctions psychiques (instinctuelles, somatiques, socio-relationnelles, cognitives…). Cette approche a donc ceci d’irremplaçable qu’elle permet de comprendre la source des symptômes des enfants à la lueur de leurs histoires de vie, mais aussi, grâce à cela, d’agir directement à cette source -par différents types de prises en charge thérapeutiques.
Ce court article souhaiterait promouvoir les vertus d’une…