Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le cœur
Il dit oui à ce qu’il aime
Il dit non au professeur
Il est deboutOn le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
(...)
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur. ».
Lorsque le thème de la honte à l’adolescence a été proposé pour cette journée, j’ai pensé qu’aborder la question à travers la lunette du psychopédagogue en mathématiques avait tout son sens. Au premier abord, on peut se demander : qu’est-ce que les mathématiques ont à voir avec la honte ? Deux notions, à certains égards, radicalement étrangères. C’est le défi de ma proposition. A travers l’approche clinique qu’est la psychopédagogie en mathématiques, la question de la honte se pose de différentes façons chez les adolescents, et permet, me semble-t-il, d’en travailler certains aspects.
Pour illustrer mon propos, je partirai d’une situation scolaire classique, afin d’étudier comment les différents éléments constitutifs de la scène sociale qu’est la situation scolaire, peuvent favoriser l’émergence de la honte chez l’adolescent. J’interrogerai ensuite, à partir d’une séquence clinique, les liens qu’on peut établir entre pensée et honte à l’adolescence. Dans ces deux situations, je tenterai d’évoquer la honte dans ses affleurements, ses manifestations, qui rendent compte de sa présence sans la nommer.
Honte et scène scolaire
La scène de départ est la suivante : un élève est appelé au tableau par son professeur pour résoudre une équation. L’exercice semble en soi banal, il nécessite de savoir appliquer une technique pour démasquer le nombre caché derrière la lettre x. Mais l’équation est plus…