Vous dirigez l’École Doctorale de Recherches en Psychanalyse à l’Université Paris 7 Denis Diderot. Pourriez-vous nous définir ce qu’est une école doctorale et comment une telle école fonctionne ?
Les écoles doctorales sont nées d’un projet ministériel restructurant les études de troisième cycle en opérant des regroupements pluridisciplinaires au sein des Universités. Il s’agit, dans l’esprit de cette réforme, de faire apparaître les pôles forts de la recherche et de permettre à chaque Université de montrer ainsi ses spécialités et ses champs de compétence. La visée est multiple : clarification tout d’abord vis-à-vis des nombreuses petites unités de recherche ou laboratoires existant, plus ou moins actifs selon les cas, mais aussi et à l’inverse, possibilité de faire émerger des entités nouvelles face à des gros laboratoires qui auraient eu tendance à se figer et enfin, surtout, mise en acte d’un véritable projet pluridisciplinaire.
L’École Doctorale se présente comme une école supérieure : on y entre après une sélection stricte sur dossier, en étant titulaire d’une maîtrise ou d’un DESS de préférence dans notre cas. La première année correspond à l’année de DEA; elle prévoit un enseignement qui représente une formation théorique de haut niveau dont les contenus, différents selon les DEA, sont déterminés en fonction de leur intitulé. C’est donc une première spécialisation, qui se complète par la production d’un mémoire de recherche assez conséquent (100 pages environ), ce qui permet au futur doctorant de tester ses aptitudes et son goût pour la recherche. Si l’expérience est concluante, il poursuit en seconde année en s’inscrivant en thèse mais, les trois années suivantes ont un enseignement théorique beaucoup plus réduit pour laisser le temps nécessaire à la recherche.
Le principe de la réforme…