L’autisme autistise souvent les personnes qui le côtoient (parents et professionnels), la dépression des patients déprime parfois les soignants et la maltraitance … peut rendre maltraitants les structures ou les dispositifs
pourtant dédiés à sa prise en charge !
La loi d’Eliott Jaques soulignait, en son temps, le risque encouru par toute institution de finir par fonctionner à l’image même du problème qu’elle prend en charge.
Dans le champ de la psychopathologie, cette loi a été reprise ultérieurement par J. Bleger puis par R. Roussillon (qui parle de « force de pénétration agie » de la psychopathologie dans nos modèles et dans nos pratiques) et on en voit hélas, aujourd’hui, la grande justesse.
La campagne de prévention de l’inceste faite par Muriel Salmona en est un exemple tragique et inadmissible.
Dire aux enfants qu’ils seront presque inévitablement
violés, qu’aucun adulte ne les entendra, que personne ne pourra les aider et qu’ils en seront marqués à vie, vaut en effet comme une authentique maltraitance des enfants qui n’a rien à voir avec une prévention prévenante apte à redonner un tant soit peu d’espoir aux victimes.
Que cette personne soit membre de la commission ministérielle sur les violences sexuelles et l’inceste en dit long sur l’attention de nos dirigeants à l’égard des enfants…
Mais il y a pire.
Que des unités de repérage de la maltraitance infantile soient aujourd’hui mises en place dans plusieurs hôpitaux publics avec des moyens considérables mais sans aucune concertation avec l’AFIREM (Association française
d’information et de recherche sur l’enfance maltraitée), sans aucun pédopsychiatre en leur sein et sans la moindre réflexion sur l’aval du dépistage, vaut à la fois comme une maltraitance des enfants maltraités et comme une
maltraitance de la pédopsychiatrie déjà à l’agonie !
Le repérage de la maltraitance…