La médiation thérapeutique par les contes est centrée sur l’utilisation du conte merveilleux comme modèle de symbolisation (Chouvier B., 2015). Le dispositif envisagé repose sur une structure ternaire comprenant en premier lieu un temps de transe narrative basée sur l’oralité de la narration, un temps d’appropriation subjective par le dessin et au final un temps de reprise réflexive au cours duquel chacun parle des liens de sa création avec ce qu’il a entendu et compris du conte proposé. Le conte populaire traditionnel constitue un objet médiateur déjà-là qui représente un support narratif offrant au patient une structuration fantasmatique singulière. Comme l’affirme R. Kaës (2012), le conte merveilleux est structuré à la manière du rêve. La quête identitaire de l’héroïne ou du héros donne des possibilités d’introjection suffisamment ouvertes pour introduire un processus psychique de transformation (Chouvier B., 2018).
Un autre dispositif à médiation qui peut être proposé à un groupe d’enfants après le groupe-conte s’intitule le groupe-histoire ou groupe-jeu théâtralisé (Chouvier B., 2017). Il ne s’agit plus de se référer à un conte tiré du patrimoine universel des contes, mais au contraire de s’appuyer sur la créativité des patients pour construire un nouveau récit basé sur leur imaginaire propre. La matière peut en être aussi bien les contenus résiduels des contes de leur connaissance que des dessins animés, des bandes dessinées ou même leurs propres vécus. Les thérapeutes proposent à partir de la construction de ce récit hétérogène à chacun de s’identifier au personnage de leur choix et de jouer une partie ou la totalité de l’histoire. Cette psychodramatisation met en place une dynamique sensorimotrice développant la symbolisation primaire. La dernière phase du dispositif repose sur la mise en œuvre d’une parole expressive et régulatrice.
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