Introduction
J’ai choisi d’évoquer les travaux de J. Laplanche qui, comme A. Green, est mort cette année, et je sens que, déjà, tous les deux nous manquent infiniment ! J’aimerais montrer que les travaux de J. Laplanche nous ont beaucoup apporté, à la fois pour penser psychanalytiquement le bébé, mais qu’ils peuvent aussi nous aider à revisiter certains aspects de l’adolescence, en nous donnant une vision en quelque sorte néo-constructiviste du sexuel et de la sexualité à ces deux périodes particulières de la vie. J’insisterai donc, en particulier, sur la notion de pulsion d’attachement et sur la question de l’énigme, ce qui me semble s’articuler utilement aux propos de Ch. Dejours et de S. Missonnier sur la pulsion.
« Si j’avais une seconde vie ... »
Certains analystes d’adultes sont, on le sait, résolument hostiles à la psychanalyse des enfants, et plus encore, parfois, à l’approche psychanalytique des bébés. Je ne citerai évidemment personne, discrétion oblige ! En dépit de cela, il est pourtant clair que les travaux de certains psychanalystes d’adultes sont absolument essentiels pour tous ceux qui travaillent avec les bébés, et certains de leurs apports théoriques s’avèrent même décisifs pour la modélisation de l’ontogenèse psychique : que l’on pense, par exemple, aux recherches de P. Aulagnier, de W.R. Bion ou d’A. Green. Ceci indique que la position d’A. Ferro comporte, à mon sens, une indéniable part de vérité. Je le cite : « La psychanalyse, je considère qu’elle est toute une, même si elle trouve à se « réaliser » dans des situations cliniques différentes, avec des modèles et des objets différents ; aussi bien, si l’on souligne ces différences, chaque rencontre analytique est unique et ne saurait se répéter. ».