L'enfant instable
La véritable question -psychopathologique et thérapeutique- est : existe-t-il une “unité” clinique autour du regroupement symptomatique des signes de l’instabilité de l’enfant ? Et le rassemblement de tous ces enfants sous la bannière du syndrome d’hyperactivité a-t-il seulement un sens ? La question jointe étant comment aider au mieux au traitement de ce type de pathologie de l’acte, du mouvement du lien, de l’attention et de la pensée … Mieux encore, comment le comprendre et si possible le prévenir ! Peut-être s’agira-t-il alors pour nous – à côté des exigences premières de la recherche, de la confrontation et de l’approfondissement appelées par nos patients et leurs familles et par notre éthique de soignant – d’élaborer un modèle, mieux un paradigme psychopathologique.
Ce dossier thématique ne vise en aucune manière à trancher, à prendre parti … encore moins à dire le “vrai” sur une aussi complexe et pluridimensionnelle question. Il s’agira plus modestement ici de faire le point et d’ouvrir un certain nombre de perspectives fussent-elles contradictoires. On trouvera donc, dans ce dossier les points de vue de spécialistes de la souffrance infantile et notamment de ces enfants dit “instables”, qui feront tous état, depuis l’approche médicamenteuse jusqu’à l’abord psychanalytique, en passant par le point de vue cognitiviste ou neuro-développemental, la perspective psychodynamique et l’apport des test projectifs, des différents registres que l’instabilité convoque pour aborder cette réalité clinique complexe, multiforme mais indéniablement préoccupante.