Des écrans et des hommes
Rien ne sert d’invoquer Ésope pour décrire l’Internet comme la pire et la meilleure des choses. Ce tissu magique et concret, avec ses fils et ses noeuds, nous enveloppe tant que nous en ignorons les limites et les trous. Mieux vaut donc essayer de comprendre comment cet objet hypercomplexe est en train de générer de nouvelles formes de subjectivité et de nouveaux régimes de sociabilité. Quelles sont ces formes de subjectivité qui se dessinent dans ces nouvelles figures de la rencontre dans lesquelles l’imaginaire est constamment sollicité ?
Avec la Toile, je pense et je connais différemment. Au couper-coller et à ses effets « pseudo », j’oppose la liberté de faire connaissance, de questionner sans restriction, de chercher mon chemin. Toutefois, la pensée exige une latence, un différé et une certaine constance, au contraire de l’incessante excitation du réseau. Une question pourrait être, comme dans les groupes : qui pense dans l’Internet et quels contenus de pensée y sont pensés