Depuis l’automne 2020, nous observons un véritable rebond des demandes de soins psychiques dans les structures de prévention ou de soins dédiées aux étudiants. La situation est loin de s’améliorer avec une gravité croissante des symptomatologies présentées par les étudiants que nous y recevons. Nous pouvons craindre une augmentation majeure du nombre de ruptures de parcours chez les étudiants du fait de ces difficultés psychologiques, l’ultime et définitive étant le suicide.
Pendant le premier confinement et les mois qui ont suivi, nous avons pu observer une sidération et un recul net des demandes de soins, des passages aux urgences, et même des actes autoagressifs chez les jeunes adultes, comme pour l’ensemble de la population (Jollant et al., 2021). Les premières remontées permettant de calculer les taux de suicide, en population générale, ne montrent pas d’augmentation significative pendant les premiers mois de la pandémie (Yard et al., 2021), mais l’augmentation des passages aux urgences pour des actes autoagressifs ou des idées suicidaires est majeure à partir de janvier 2021 pour la classe d’âge de 18 à 24 ans.
À partir de l’automne 2020, l’évolution de l’état psychique des jeunes adultes s’est différenciée des autres classes d’âge, les jeunes adultes présentant une augmentation durable de la symptomatologie psychique, avec toujours des taux significativement plus élevés d’idéation suicidaire et de dépressivité chez les étudiants que chez les « non-étudiants » (Hazo & Costemalle, 2021 ; Hazo et al., 2021 ; Mengin et al., 2020).
Le plus bel âge de la vie, de l’idéalisation à la désillusion
Oui, 20 ans est le plus âge de la vie, une fois passés les tourments de l’adolescence et de l’autonomisation psychique, voici…