En partant de la Conférence d’Introduction à la Psychanalyse de la Société Psychanalytique de Paris (SPP) de Jean-Baptiste Dethieux, Clivage, Effets organisateurs et/ou pathologiques, Alexandra Cochini soulève quelques points majeurs du clivage.
Le clivage dans l’œuvre Freudienne : processus de différenciation psychique, processus de défense
J.-B. Dethieux, psychiatre et membre titulaire et formateur de la SPP, a resitué le concept de clivage chez Freud, pour qui ce dernier résulte d’un déni du moi à l’occasion d’un trauma lié à un conflit. Le clivage consiste alors en la coexistence au sein du moi de deux attitudes psychiques à l’endroit de la réalité extérieure. « L’une tient compte de la réalité extérieure tandis que l’autre la dénie et la remplace par une production du désir. Ces deux attitudes persistent côté à côte sans s’influencer réciproquement »[1].
C’est à la fin du XIXe siècle, à partir des travaux sur l’hystérie, que P. Janet, A. Binet, S. Freud et J. Breuer évoquent une réflexion critique à l’égard du « clivage de la conscience » et du « clivage de la personnalité ». Le terme de clivage est alors retenu « afin de désigner un système de défense par dissociation, quand une représentation inconciliable éveille un affect trop pénible »[2]. Grâce au clivage, le moi trouverait une façon de traiter une représentation refoulée sans la faire disparaitre. Ce « groupe psychique », ainsi séparé de la conscience, sera ensuite qualifié par S. Freud d’« inconscient ».
Ainsi, au départ, S. Freud emploie ce terme pour désigner un processus de différenciation psychique. Ce n’est qu’avec la seconde topique qu’une notion spécifique de clivage du moi va apparaitre. Le moi est alors le produit d’une différenciation progressive du ça, consécutive à l’influence de la réalité extérieure et aux…
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