Aux prises avec l’échec, quel travail psychique ?
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Aux prises avec l’échec, quel travail psychique ?

« Si je ne vais pas jusqu’au bout du truc, pour moi c’est un échec ». Le « truc », cette fois, ce sont deux difficultés évoquées au fil de cette séance : tenir un régime alimentaire assez strict ; et savoir tenir tête et garder son cadre – y compris en ne laissant pas se prolonger inutilement les réunions – dans des négociations professionnelles avec des franchisés. J’entends sa conception subjective de l’échec : « pour moi », c’est un échec, d’autres pourraient le vivre autrement. Faut-il toujours tenir bon quoi qu’il en coûte, ne pas transiger, ou serait-il plus fécond, parfois, d’accepter des compromis temporaires, de reculer pour mieux sauter, d’éviter de se maltraiter soi-même ? En fait, cette attitude plus souple est bien celle qu’adopte souvent cette femme, parfois par lassitude, parfois en une stratégie très efficace. Mais elle se le reproche comme un échec puisqu’elle ne tient pas ce qu’elle avait décidé. L’échec n’est pas pour elle dans le résultat de l’action, mais dans la « faiblesse » de sa volonté.

L’EXPÉRIENCE DE L’ÉCHEC

L’échec semble mettre un coup d’arrêt à l’élan de vie. Le terme évoque l’idée d’un coup dur, vécu comme un choc, et l’image d’une barrière qui empêche de continuer sa route et provoque échouage et dévitalisation. Ce résultat négatif d’une entreprise ou d’une tentative se manifeste comme une défaite ; la réussite est donc considérée comme une victoire. C’est une situation d’immobilisation, qui ruine des espoirs antérieurs, dans une représentation de l’existence assimilable à un champ de bataille. La vie sociale et personnelle serait une guerre, marquée de victoires et de défaites.

L’échec, important ou mineur, met toujours en crise le rapport du sujet à lui-même, aux autres et au monde. Au…

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Les logiques de l'échec