J’aimerai évoquer avec vous quelques liens que j’établis entre certaines formes d’agitation chez l’enfant et le surmoi parental, un surmoi impatient, lié à l’angoisse de mort réactivée chez le parent devant des conduites de leur enfant1. Il est classique de dire que des formes d’agitation, voire d’hyperactivité, peuvent relever de la défense maniaque, lutte anti-dépressive devant le risque de survenue de ressentis de vide interne, ou d’affects de tristesse. Il est aussi classique de lier l’agitation à un état d’excitation pulsionnelle, ou plutôt d’excitation du fait d’une difficulté à trouver les voies psychiques de symbolisation, d’accès à ou de constitution des représentants-représentation de choses et de mots. Il est de même classique d’établir un lien entre cette agitation chez l’enfant et un vécu dépressif chez l’un des parents, voire les deux. Tout ceci me semble pertinent, mais parfois, la seule focalisation sur l’éventualité d’une dépression parentale m’apparaît réductrice au regard de situations cliniques plus subtiles. Faire du vécu dépressif voire de la dépression masquée la source univoque des symptômes de l’enfant s’apparente parfois à une tarte à la crème, un « fourre s’y tout » explicatif simplifié des difficultés relationnelles parents-enfant. Certes les parents ont de multiples raisons « objectives » d’être déprimés, et l’élaboration de la perte constitue pour la théorie psychanalytique un enjeu de structuration psychique toujours à réactualiser.
Mon propos n’est pas de remettre en question cela, mais plutôt de tenter d’apporter un autre éclairage sur les interactions parents-enfant, centré sur la dimension surmoïque, pouvant favoriser l’agitation des enfants. Une agitation qui sert probablement tout autant l’enfant que le parent, car maintenant active un lien entre eux, venant favoriser un risque addictif, pour l’un comme pour l’autre.
Mais arrête donc de bouger tout le temps !
Maxime est un grand et bel enfant de neuf ans, d’intelligence normale, renvoyé de nombreuses écoles…