Pandémie et confinement, entre sidération et créativité
A l’annonce du premier confinement, le 17 mars 2020, le pays, les institutions et les individus se sont retrouvés brusquement sidérés, paralysés, en perte de repères. Pour reprendre pied, les professionnels se sont appuyés sur les effets mis en évidence par les précédentes épidémies : SRAS, Ebola, MERS (Brooks, Lancet 2020), qui indiquaient une augmentation de l’impact psychologique négatif global du confinement pour l’ensemble de la population. Cet impact était repéré aussi bien sur les patients que sur les professionnels avec des symptômes de stress aigus, de confusion, de colère et de syndrome de stress post-traumatique. Certaines études rapportaient aussi des effets à long terme de cette période d’isolement d’autant plus importants et fréquents selon : la durée de la quarantaine, les craintes de contamination, les sentiments de frustration, l’ennui, les informations inadéquates, les pertes économiques personnelles, l’association avec une pathologie chronique et un approvisionnement insuffisant.
Les conditions de la première phase de confinement du mois de mars 2020 en France et de gestion de la pandémie remplissaient presque tous ces facteurs de risque et leur accumulation a d’emblée fait craindre une augmentation des risques psychologiques pour la population en général et pour certaines populations plus vulnérables en particulier telles que les femmes enceintes et les jeunes accouchées.
En effet parmi les populations à risque, selon la méta-analyse de Brooks, on retrouve en particulier les familles démunies, du fait de l’impact économique personnel, des conditions de vie plus précaires, de leur faible accès à un internet haut débit pour rompre l’isolement, de la présence de plus de pathologies chroniques et en particulier psychiatriques et psychologiques, de la présence de plus d’antécédents d’expériences traumatiques ou de…