Entre la première difficulté Copernicienne formulée du point de vue ontique (la terre n’est pas au centre de l’univers qui n’en reconnaît point, par définition même de l’infini) et la troisième difficulté apportée par la psychanalyse (« Le moi n’est pas le maître dans la maison » du fait de l’existence de l’inconscient ), S. Freud a situé une deuxième difficulté que l’on pourrait dire Darwinienne, à savoir que l’homme semble, finalement, n’être au fond qu’un animal parmi les autres.
Il est vrai que le vingtième siècle qui, selon B. Doray, « nous aura tout appris des multiples manières de détruire l’individu » résonne effectivement comme une triste confirmation de l’adage qui nous dit que « l’homme est un loup pour l’homme » .
Mais l’animalité ne serait-elle que négative ? Il y a aussi tout ce que l’homme a perdu en s’écartant, ne serait-ce que de très peu, de son animalité première, et si humanité il y a, ne serait-t-elle pas liée, paradoxalement, à cette capacité particulière de penser notre originaire, nos racines et notre histoire ? Les enfants ont, certes, besoin qu’on leur raconte des histoires, mais les adultes ont également besoin de connaître la leur, pour le meilleur et pour le pire.
Or, précisément, l’humain s’enracine dans l’animalité . pour le meilleur et pour le pire ! Entre l’animal et l’humain, il y a donc, bel et bien, une difficulté, la deuxième pour l’humanité selon S. Freud, mais deuxième ou pas, il s’agit aujourd’hui d’une difficulté qui vaut, pour nous, à la fois comme une entame narcissique et comme une incitation stimulante à la recherche de nos origines.