Ecrivain, linguiste et psychanalyste française, Julia Kristeva est née en Bulgarie. Elle émigre à Paris pour faire un doctorat, rejoint le groupe Tel Quel dirigé par Philippe Sollers, et suit le séminaire de Jacques Lacan. Théoricienne du langage, elle enseignera la linguistique et la littérature à l’Université de Paris 7 - Denis Diderot et à l’Université Columbia de New-York. Parallèlement, elle entreprend une carrière de psychanalyste et d’écrivain. Elle est l’auteur d’une trentaine de livres traduits en une trentaine de langues, parmi lesquels Séméiotikè. Recherches pour une sémanalyse (1969), Pouvoirs de l’horreur. Essai sur l’abjection (1980), Histoires d’amour (1983), Au commencement était l’amour. Psychanalyse et Foi (1985), Soleil noir. Dépression et mélancolie (1987), Etrangers à nous-mêmes (1988), Les Samouraïs (1990), Les nouvelles maladies de l’âme (1993), Le Féminin et le sacré (1998, avec Catherine Clément), Le Temps sensible. Proust et l’expérience littéraire (1994), Sens et non-sens de la révolte (1996), La Révolte intime (1997), Visions capitales (1998), Le Génie féminin (3 tomes : Hannah Arendt, 1999 ; Mélanie Klein, 2000 ; Colette 2002), Meurtre à Byzance (2004), La Haine et le Pardon (2005). Julia Kristeva est actuellement professeur à l’Institut universitaire de France et a reçu le Prix Holberg (équivalent du prix Nobel en sciences humaines) en 2004).
Alain Braconnier : Votre dernier livre, “La Haine et le Pardon”, parcourt et complète les quatre grands thèmes que vous avez approfondis depuis le début de vos travaux psychanalytiques : le rôle du langage, de la narration et de l’écriture, la question du féminin, largement inachevée par Freud et même ses successeurs psychanalystes femmes, l’interrogation suscitée par le religieux et le phénomène de la croyance, enfin l’apport contemporain de la psychanalyse. Pourriez-vous établir un fil personnel permettant à nos lecteurs de comprendre les…