À propos de l’ouvrage de Vladimir Marinov : Le démiurge et le funambule ; Brancusi et Giacometti
Les œuvres de Brancusi inspirent à qui les contemple une sérénité qui est l’essence même de la contemplation : une union du regard et des sens ; où comme l’exprime Marinov « l’œuvre en elle-même peut entrer en fusion avec qui la contemple » (Marinov, 2017 : 18). Cette posture contemplative dans l’art de Brancusi chemine tout au long de sa vie, vers un dépouillement des lignes offertes au regard jusqu’à la matière qu’il nous livre presque là où elle prend forme : ses œuvres nous invitent à un véritable « toucher du regard ». Quel est le lien entre l’artiste et le psychanalyste ? Celui de toute évidence d’être à la genèse de la pensée comme à celle de la matière, toutes deux abordées par les sens, ici le toucher visuel, là le décryptage sensible des chemins de la pulsion ; toutes deux nous amenant vers un sentiment ému de découverte. Matière et vie dirons-nous, ou bien comme l’écrit encore Marinov : « Dans sa quête du monde de l’inconscient et de l’inconnu humain, l’artiste qui travaille avec la sensibilité de ses mains (qui capte d’autres sensations), dit des choses que nous, analystes, devons deviner derrière les paroles » (Ibid., 154). Matière et vie vs corps et pulsions : les œuvres de Brancusi, aussi adressées à la contemplation qu’elles soient, comme l’associativité de l’analysant, autant apaisée dans le cadre que lui permet son déploiement, découvre pour qui a ici son regard, là son écoute, le plus intime du vivant, qu’il ait pour nom Éros, désir ou sexualité. Comme le relève Marinov à propos des Muses, « il suffit de renverser l’oiseau… pour qu’un sein avec un mamelon érectile, turgescent et démesuré, puisse apparaître clairement au regard » (Ibid., 38). Et plus…
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