Tenter d’écrire ce texte est assez périlleux, car le sujet de la psychanalyse chassée des institutions pédopsychiatriques reste encore à vif pour parler de la crise institutionnelle qui a traversé la Guidance Infantile de Paris en juillet 2019.
En effet, c’est à cette date que huit salariés ont été brutalement expulsés du service sans aucun avertissement et sans aucun délai. Ces professionnels, orthophonistes, psychomotricien, puéricultrices, psychologues, tous en lien avec la psychanalyse, ont été interdits de retourner dans le service, ne pouvant de ce fait prévenir les patients de leur départ. Ainsi, 70 enfants et familles ont subi une rupture des soins prescrits et engagés sans explication.
La fonction anti-traumatique de l’après coup face à la violence subie dans son insaisissabilité et dans sa complexité me permet d’engager ce risque trois années après.
Tout d’abord, un rapide retour vers l’histoire de ce lieu pilote semble indispensable à partir de son origine jusqu’à son démantèlement, afin de mieux comprendre ce qui s’y est joué lors de cette crise.
Michel Soulé est un penseur et un passionné de l’enfance, un pionnier de la psychanalyse précoce, de la psychiatrie fœtale et de la psychiatrie néonatale. Il crée le service de guidance infantile en 1965 et l’hôpital de jour enfants en 1970. Il considère qu’être pédopsychiatre, c’est conserver avant tout une névrose infantile active.
À cette époque, avec ses collègues du treizième arrondissement de Paris que sont Serge Lebovici et René Diatkine, il propose le travail de sectorisation et met au centre de toutes réflexions la question de la proximité des lieux de soins pour les parents, les liens fondamentaux avec les enjeux…
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