L’incertitude, si elle est « l’ordinaire du psychanalyste »[1], n’en reste pas moins source d’obstacle. « À l’écart de tout conformisme assuré, chaque auteur s’est laissé distraire par l’imprévu et par l’incertain. Sans fausse pudeur. Sans naïveté ni complaisance non plus. »[2]
IL ÉTAIT UNE FOIS… L’ANALYSE
Cela m’est rarement arrivé de lire une revue ou un ouvrage collectif en totalité, d’en lire tous les articles un par un et même de tous les relire. C’est là un prodigieux voyage que d’être ainsi invité à entrer dans l’intimité des cures, de ce qui s’y passe et de ce qui s’y dit, des transferts et des contre-transferts qui s’y déploient, et comment chacun de ces analystes s’y prend avec ses aptitudes et ses points aveugles ; avec ce patient singulier là. Chaque cure suscite un engagement unique, qui se tient « sur deux scènes différentes », celle du patient et celle de l’analyste. Mais parfois, il n’y a plus qu’une scène, ou bien la scène prend feu, ou encore un détail survient et la scène que l’analyste pensait assurée vacille et se dénature entièrement. « Le vent fraîchit, la montagne devint violette »[3]. Comme dans les contes, le décor s’assombrit et s’abîme, car il y a, en chaque être, une part de ténèbres qui aspire ardemment à exister au grand jour. Mais ici tout est bien qui finit – presque - bien, à la condition que l’analyste reste neutre et sans attentes.
À QUI S’ADRESSENT-T-ILS ?
Cependant un écrit psychanalytique n’est pas un roman. C’est la traduction d’une expérience clinique à fins de transmission et pour ce faire, l’auteur entrouvre son espace. On pourrait dire qu’en écrivant, comme…