Traduit de l’anglais par Mage Montagnol, préfacée par Laura Dethiville, avant-propos de Susanna Isaacs Elmhirst, introduction de George Makari, Editions Ithaque, 2018,
208 pages, 22 €
A cet homme qui ne voulait pas devenir « un pédiatre qui applique des recettes »
Parmi les grands noms de la psychanalyse, Donald Woods Winnicott (1896-1971) en fait assurément partie. Ses travaux, y compris posthumes, continuent de faire couler beaucoup d’encre et de servir d’inspirateurs pour les psychanalystes, psychologues cliniciens, mais aussi les travailleurs sociaux, en particulier les éducateurs de jeunes enfants qui voient en lui un guide pour approcher le développement en cours de la psyché du bébé, impensable sans la dyade mère-nourrisson, et pourtant aux affres avec les processus de séparation et du devenir soi, sans ne jamais oublier la juste et nécessaire place de l’environnement et des modalités d’échanges transitionnels allant de pair avec la reconnaissance de son existence.
En 2019, lire cette traduction de l’ouvrage de Brett Kahr, publié inauguralement en 1996, et ayant obtenu le prix de la Gradiva de la biographie de 1997, ce n’est pas simplement effleurer et parcourir une « biographical portrait of Winnicott », c’est éprouver avec l’auteur la première biographie de cet homme assez hors du commun pour la psychanalyse de l’époque, et toujours quelque peu détonnant et inspirant de nos jours, rappelant coûte que coûte que la créativité et la pertinence psychothérapiques peuvent se jouer aussi de manière intelligemment bricolées, dans le cœur de la rencontre, du relationnel et de la prise en compte de l’environnement au sens plein du terme et invite à continuer de repenser la métapsychologie dans son ensemble, incluant la présence et le lien.
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