La lecture de cet ouvrage est tout à fait vivifiante, tonique. Les deux auteurs mêlent leurs écritures et leurs expériences cliniques sans que nous puissions discerner quelle est la part de chacun. La visée de Tristan Garcia-Fons et de Jean-François Solal est clairement ambitieuse : il s’agit de mettre en avant le juvénile qu’ils cernent et explicitent très finement au travers d’exemples cliniques et issus de la culture : littérature, théâtre, cinéma. Mais ils ne s’arrêtent pas là et proposent d’élever la notion de juvénile au rang de concept psychanalytique. Proposition étayée, explicitée tout au long de cet ouvrage. Ce livre est rigoureux, inventif et original, d’une écriture fluide parfois un peu aride, mais agréable dans l’ensemble.
En premier lieu, signalons qu’il ne s’agit pas d’un livre sur l’adolescence, et même s’il en est question dans plusieurs occurrences, de nombreuses analyses d’adultes sont reprises et interrogées sous l’angle de la reprise du juvénile dans la cure. Qu’entendent-ils par juvénile ? Le juvénile est ce qui advient pour la première fois au temps chronologique de l’adolescence, mais avec la particularité de resurgir à n’importe quel âge de la vie dans des moments de remise en question de la division subjective de chacun et ses équilibres pulsionnels. A plusieurs reprises la dimension passionnelle du juvénile est soulignée.
Le point de départ de ces deux praticiens est une question, celle « d’une spécificité du juvénile à côté du sexuel infantile chez l’adulte ». Cependant, si pour eux l’ado-lescence n’est pas un concept analytique, ils s’interrogent sur la place respective de l’adolescence et du juvénile. La question juvénile « se pose et se pose à l’adulte, et plus généralement à la culture ». C’est ce qui va être…
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