Révolution(s) ?
Éditorial

Révolution(s) ?

Serions-nous prêts aujourd’hui à affronter les révolutions qu’on nous promet ? On nous annonce chaque jour que nous sommes confrontés à une révolution numérique qui ne sait pas jusqu’où elle ira. On entend tout autant que nous devons faire face à une révolution concernant nos sources d’énergie.

Pas étonnant que certains, oubliant le passé, disent que c’était mieux avant. Plus angoissant encore, qui pourrait être insensible aux messages des experts affirmant que la planète brûle et qu’il faut la sauver… sans bien savoir comment. Plus actuel et plus « local » un candidat aux élections présidentielles, souhaitant diriger 66 millions de français, intitule son livre programme : « Révolution »… bonne chance ! Dans notre petit domaine, chaque jour les découvertes sur les pouvoirs du cerveau fascinent les adeptes de recettes plus simples que nos approches prenant en compte la complexité de l’humain. Une phrases d’Antonio Gramsci mérite alors d’être citée : « La crise consiste justement dans le fait que l'ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître : pendant cet interrègne on observe les phénomènes morbides les plus variés ».

J’y ajouterai volontiers du même auteur la citation suivante :« Il faut avoir une parfaite conscience de ses propres limites, surtout si on veut les élargir » (Lettres de prison (1947) de Antonio Gramsci). Puisque j’en suis aux citations j’ajouterai une autre de Saint Augustin qui me paraît particulièrement à méditer : « A force de tout voir, on finit par tout supporter. A force de tout supporter, on finit par tout tolérer. A force de tout tolérer, on finit par tout accepter. A force de tout accepter, on finit par tout approuver ». Saint Augustin, 430 après J.C. Plutôt que « révolution », je proposerai plutôt « résistance ».

Alain Braconnier
Vient de publier “On ne m’écoute pas” (O. Jacob)