Nos réflexions anthropopsychopathologiques nous conduisent à penser que dans le processus de construction de l’enfant, en fonction de son génome, de son histoire et de celle du groupe auquel il appartient, une identité se construit faisant de lui un sujet à nul autre pareil. Bien sûr, il peut arriver qu’une souffrance psychique en résulte, et avec ce sujet, il faudra déployer tout un art de la rencontre, ce qu’on peut appeler aussi une phénoménologie du transfert, pour l’aider à faire-avec son identité authentique. Ce travail psychothérapique porte sur le monde interne. Or ce monde interne se créé par représentation des expériences que le petit d’homme fait depuis qu’il existe. Et c’est précisément dans cette articulation que l’air du temps vient jouer un rôle fondamental, en fragilisant les fonctions parentales que Winnicott nous a appris à prendre en considération, et qui surdéterminent le commencement. Je veux parler du holding environment et de ses copains de promo le handling et l’object presenting. Je ne pourrai pas développer autant que je le souhaiterais tous ces éléments de la pensée winnicottienne mais au moins vous redonner le goût de le faire. En tout état de cause, je crois qu’au-delà des parents qui semblent fragilisés dans la fondation du monde de leurs enfants, les soignants, aussi bien à titre individuel qu’en équipe, sont également touchés par ce processus qui conduit au burn out un trop grand nombre d’entre eux. Et ce n’est pas avec des remises en ordre sécuritaires de type père-fouettard qu’une solution sera trouvée. Bien au contraire, en remettant en marche les appareils à penser les pensées.
Dans les dernières pages de son journal, découvert par son épouse Clare quelques temps seulement après sa mort, Winnicott citait T.S. Eliott : « Coûtant moins que…