Serge Lebovici nous a quittés cet été. La chose est immense et infiniment triste. Infatigable travailleur jusqu’à ses derniers instants, comment le remercier de tout ce qu’il nous aura apporté ? Ceux qui l’ont mal connu ne peuvent que tenir de fallacieux propos. Ceux qui en étaient proches sont encore sous le coup de l’émotion. Que dire alors ? Son énergie farouche tout d’abord, la tendresse de son regard ensuite. La force de sa pensée qui l’animait depuis toujours et qui lui aura permis de continuer à vivre tout au long de ses dernières années pourtant rendues si difficiles de par la maladie du corps. Son goût pour transmettre à autrui non seulement sa pensée, mais aussi son propre rapport à la pensée. Son insatiable curiosité pour l’exploration des interfaces scientifiques. Son intérêt pour l’individuel et pour le collectif. Sa ténacité et sa capacité d’attention à autrui. Ses multiples actions si fécondes dans le domaine du soin, de l’enseignement et de la recherche. Son rôle de pionnier dans de multiples registres et bien sûr auprès du bébé. La psychiatrie de l’enfant et la psychanalyse à jamais marquées par l’humanité et par la profondeur de son approche. Merci à Serge Lebovici pour son intelligence et pour les merveilleuses leçons de vie qu’il nous aura données. Merci à Serge Lebovici de nous avoir accompagnés jusqu’au seuil de ce nouveau millénaire si prometteur, mais qui va nous paraître si vide sans lui. La tâche qui nous attend est immense. Nous sommes tous ses héritiers. Le numéro 58 de Carnet PSY (novembre 2000) est consacré à la vie et à l’oeuvre de Serge Lebovici
Éditorial